La broderie
C’est toujours pour moi un plaisir intense et une grande fierté que de rencontrer les personnes qui, dans le silence et la discrétion des ateliers, sont à la base de toutes les créations que j’admire. Depuis quelque temps déjà, une lien très fort s’est tissé entre la maison Dior et moi-même, un lien de confiance et d’échange.
Ce qui me fascine avant tout, c’est le off, le caché, les petites mains patientes et agiles, les premiers d’ateliers qui mettent en forme l’imaginaire du créateur. Tous ceux que l’on ne voit pas, mais qui sans eux, rien n’existerait.
Un croquis de John Galliano
La maison Dior ne me donne rien d’autre qu’une clé magique qui me permet d’ouvrir les portes d’un univers sans fard ni strass, mais incroyablement plus puissant et profond que nombre de lieux sur terre.
J’y avance à pas de velours, avec humilité et patience.
Le temps s’arrête, on ne zappe plus, mais on contemple le lent mouvement des mains et des tissus. Je suis seul, fasciné et immobile, regardant fixement le mouvement précis des doigts. Je ne pense plus à rien, l’émotion ayant pour un temps pris la place de la réflexion.
Je suis ému par la solitude paisible de l’artisan, de la petite main, du créateur. Cette solitude remplie d’imaginaire et cette lenteur baignée de concentration extrême résonne comme un cri de liberté qui bouscule le monde actuel.
Les différentes étapes de création d’une robe de l’atelier flou.
La fabrication d’une veste de l’atelier tailleur.