Zac Posen

janvier 3, 2011

Paris, 8h du matin, le ciel est gris et la rue calme, je suis allongé sur mon canapé et regarde la table basse sur laquelle sont entassées les invitations et accréditations pour la Fashion Week. Pour prolonger la torpeur du sommeil, j’écoute la douce et fébrile voix de Chet Baker. Il commence à pleuvoir et Let’s get lost prend fin.
Une explosion de flashs me sort de mes rêveries à la vitesse d’1/60ème de seconde. Je suis au défilé Balenciaga.
« Uncross your legs, PLEASE ! » ! Hurle en cœur l’assemblée de photographes qui ne voudrait pas qu’une paire de Louboutin vienne malencontreusement rentrer dans le cadre. Les cartons d’invitations servent d’éventails et le front row ressemble à un champ de papillons.

zac posen, backstage

Je quitte le Palais de Tokyo et rejoins l’hôtel Westin à coté de la place Vendôme pour le défilé de Zac Posen. J’entre dans les backstages et le découvre en grande conversation avec Anna Wintour.

zac posen, backstage

Le défilé va commencer dans quelques minutes, toutes les filles sont en ligne, les habilleuses finissent de poser les derniers accessoires. Les coiffeurs et maquilleurs ont fini leur travail et se reposent, exténués. La musique est lancée, plus que quelques secondes. Un des mannequins montre une bande de tissu qui se détache de sa robe, Zac Posen, costume de velours pourpre et chemise rose pâle, se jette à genoux glissant sur près d’un mètre, brandit une paire de ciseaux et plonge ses mains sous la robe, donne quelques coup de ciseaux et se relève victorieux tandis que le mannequin s’élance sur le catwalk.

zac posen, backstage

zac posen, backstage

zac posen, backstage

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New year

décembre 31, 2010

Fatima Lopes

Une année qui prend fin, une autre qui commence. Je n’aime pas tant faire des bilans que de rêver mon avenir. Comme disait Deleuze, que je cite inlassablement : il ne faut pas faire le point, il faut tracer des lignes. Je continue donc d’avancer en flânant, un crayon et un appareil photo à la main pour parler du monde tel que je le vois, tel que je le rêve.
Je vous souhaite une belle année et je remercie chacun de vous de venir parfois partager quelques minutes de votre temps, ici, avec moi.

Madame Figaro, Karl Lagerfeld & me

décembre 24, 2010

Madame Figaro, chanel, karl lagerfeldel

Voici ma nouvelle collaboration avec le magazine Madame Figaro. J’ai assisté au très intimiste défilé Métiers d’art Chanel puis j’ai rencontré le génial créateur. Karl Lagerfeld, une figure qui me passionne et m’inspire, a posé pour moi, dans les décors Byzantin des salons de la rue Cambon.
Ce fut pour moi un instant inoubliable et très chargé en émotions. Courrez acheter le magazine !
Je mettrai en ligne l’intégralité des photos très prochainement.
Merci à vous et surtout, passez un joyeux Noël !

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Grey dream

décembre 22, 2010

Je me demande parfois de qui, d’elle ou de moi, je fais le portrait.

Sunrise

décembre 20, 2010

Cédric Charlier, Cacharel

Je suis à mon bureau et depuis la fenêtre je vois la neige tomber sur Paris. Pour braver le froid, j’écoute Harry Belafonte et regarde les clichés de la dernière fashion week printemps/été. Une image en particulier m’a beaucoup marqué, c’est celle de Cédric Charlier qui vient de faire son salut au public après le défilé Cacharel et rentre en backstage. Toute l’équipe et les mannequins sont là pour l’acclamer, les photographes se montent dessus et lui, traverse la foule, le visage heureux et soulagé. Le stress et la pression accumulés durant des mois s’effondrent l’espace d’un instant. J’aime ces moments suspendus.

Cacharel est l’une des premières maisons de couture avec qui j’ai collaboré. Voici ici quelques portraits de Cédric Charlier, et ici les ateliers Couture.
Bonne semaine à tous.

Le dernier tango de Gaultier pour Hermès

décembre 16, 2010

Jean Paul Gaultier pour Hermès

J’ai suivi Jean Paul Gaultier durant son dernier défilé pour la maison Hermès. Une plongée au cœur de deux mythes, en forme d’adieu, nappée de génie et de mélancolie.
Il est 14h, j’arrive pendant les répétitions, les pur-sang du Cadre Noir de Saumur marchent au pas sous les immenses lustres suspendus dans l’obscurité.

Jean Paul Gaultier pour Hermès

Une image fabuleuse me restera de cette rencontre, c’est celle ci-dessus où l’on voit Jean Paul Gaultier courant, le sourire aux lèvres, vers sa muse Farida, lors de la répétition du final. Vous pouvez cliquer dessus pour l’agrandir.

Jean Paul Gaultier pour Hermès

Il vérifie une à une les tenues, réajuste un col, modifie l’inclinaison d’un chapeau, le nœud d’un foulard.

Jean Paul Gaultier pour Hermès

Jean Paul Gaultier pour Hermès

Farida chez Hermès

Farida Khelfa, la muse de toujours, se met à danser pour moi un tango enflammé.

Jean Paul Gaultier pour Hermès

Une image que j’aime beaucoup, celle du créateur, toujours souriant, signant la trousse de couture d’une de ses couturières habillée en Gaultier, sous le regard envieux de ses collègues. C’est le monde de la mode telle que je l’aime, le créateur et les artisans.

Jean Paul Gaultier pour Hermès

Jean Paul Gaultier discute avec l’extravagante Anna Piaggi, rédactrice en chef de Vogue Italie.

Jean Paul Gaultier pour Hermès

Tandis qu’en backstage, certaines s’occupent en bouquinant…

Jean Paul Gaultier pour Hermès

… d’autres préparent la piste où les chevaux vont faire le show.

Jean Paul Gaultier pour Hermès

Abbey Lee Kershaw chez Hermès

Abbey Lee Kershaw perdue dans ses pensées, quelques secondes avant le défilé.

Jean Paul Gaultier pour Hermès

Je vous dis merci à tous et vous salue !

Bulgari

décembre 12, 2010

Bulgari "125 ans de magnificence italienne", grand palais

Paris est paralysée par la neige et je me retrouve à la traverser à pieds pour rejoindre la porte Sud du Grand Palais, celle qui fait face au pont Alexandre III. Deux vigiles sont devant la porte, je dois montrer mon accréditation ainsi qu’une pièce d’identité. Je passe le premier sas puis me retrouve dans la pièce de sécurité. On me prend en photo, photocopie ma pièce d’identité, me fait signer un papier. Je comprends alors que je ne vais pas découvrir n’importe quelle exposition. Derrière moi j’entends une voix parler en anglais avec un fort accent italien et un peu d’agacement.
– « I need an accreditation. »
Je me retourne et découvre un homme grand, cheveux blancs et rares, très élégant, un sourire en coin. Il semble impatient. J’apprendrai plus tard qu’il s’agit de Nicola Bulgari, vice président de Bulgari.

Bulgari "125 ans de magnificence italienne", grand palais

Quelque temps avant l’ouverture de l’exposition Bulgari « 125 ans de magnificence italienne » au Grand Palais, la maison m’a proposé de la découvrir en avant-première. Je parcours un peu les vitrines puis je préfère aller me balader en coulisse pendant que les ouvriers finissent de mettre en place les derniers détails.

Bulgari "125 ans de magnificence italienne", grand palais

Bulgari "125 ans de magnificence italienne", grand palais

Bulgari, 125 ans de magnificence italienne&quot, grand palais

Bulgari "125 ans de magnificence italienne", grand palais

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John Galliano

décembre 7, 2010

John Galliano, Backstage, James Bort

Une nouvelle plongée dans les coulisses d’un défilé. Cette fois-ci il s’agit de celui de John Galliano. J’ai déjà mis en ligne le mois dernier un quelques images, voici la suite.

John Galliano, Backstage, James Bort

John Galliano, Backstage, James Bort

John Galliano, Backstage, James Bort

John Galliano, Backstage, James Bort

John Galliano, Backstage, James Bort

Le défilé se termine dans une minute, John, déguisé en artiste bohème, sort de son alcôve entouré de son équipe pour aller faire le salut final.

John Galliano, Backstage, James Bort

John Galliano, Backstage, James Bort

Je retourne en backstage et découvre tous les mannequins en train de regarder sur l’écran, John Galliano faire son salut au public. La boucle est bouclée et je vous dis merci de m’avoir suivi dans cette petite aventure.
Toutes ces photos ont été réalisées lors de ma collaboration avec Madame Figaro.

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William Klein

décembre 5, 2010

William Klein, james bort, backstage lanvin, photographer, canon

Il est 16h à Paris 16ème arrondissement. Je regarde la route, hypnotisé par le chapelet en ivoire accroché au rétroviseur du taxi qui me conduit et écoute l’album Space oditty de Bowie. Il neige. Je tapote ces mots sur mon Iphone, je suis en retard et j’ai rendez-vous avec un réalisateur de films documentaires que j’aime beaucoup, Loïc Prigent. L’avenue est bouchée, je repense à la scène que j’ai vécue le mois dernier au défilé Lanvin.

William Klein, james bort, backstage lanvin, photographer, canon

Vendredi 1er octobre, 17h30, Halle Freyssinet. J’assiste aux répétitions du défilé Lanvin et accompagne Alber Elbaz pour faire des portraits de lui (voir billet précédent). Depuis plusieurs minutes un homme âgé marche au milieu du catwalk entre les filles qui répètent. Une canne à la main, il les photographie avec un Leica argentique. Je le regarde, amusé. Il me semble si fragile, il a presque du mal à porter son appareil à l’œil. Ce vieux monsieur commence vraiment à attiser ma curiosité quand je remarque que tous les gens présents semblent le protéger, l’évitent avec précaution et le vénèrent presque. Je vois Alber Elbaz venir à lui avec une déférence que je lui connais peu. Une jeune fille l’accompagne, tenant pour lui un 5D Mark 2 cette fois-ci numérique, je vais à elle et lui demande discrètement qui est ce monsieur si étrange.
C’est William Klein. Me dit-elle, détachée.
Le temps s’arrête l’espace d’un instant. Mille images et mille pensées se bousculent dans ma tête. Mon cœur bondit, à la fois honteux de cette condescendance aveugle qui m’a fait le juger avant de le connaitre et heureux de savoir que je vais passer un peu de temps à ses cotés.

William Klein, james bort, backstage lanvin, photographer, canon

Nous sommes dans le First Look du défilé Lanvin et j’oublie complètement ce pourquoi je suis là. Je regarde cet homme de 82ans, ce génie polymorphe, qui après avoir tout vu, tout fait, n’ayant plus rien à prouver à quiconque et qui pourtant a les yeux qui resplendissent de fraicheur et d’émerveillement. Mon appareil photo pend à mon bras, je le regarde, il n’y a plus que lui. J’aurais rêvé m’asseoir dans l’atelier de Picasso et le regarder peindre, écouter dans la pièce d’à coté, Glenn Gould jouer les Variations Goldberg. Je suis là, à coté de William Klein, entouré des plus beaux mannequins du monde et du créateur Alber Elbaz. Il me sourit et nous prenons des photos.
Le taxi freine brusquement, je sors de mes pensées, je suis arrivé.

William Klein, james bort, lanvin

William Klein, james bort, backstage lanvin, photographer, canon

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Alber Elbaz

novembre 30, 2010

Lanvin, Alber Elbaz, Repetition

Alber Elbaz et Abbey Lee Kershaw pour Lanvin

Alber Elbaz, godillots usés, pantalon et veste en velours noir élimés aux coudes est assis à côté de moi, il vérifie les derniers détails de ses créations. Je suis venu en avance pour prendre le temps de me promener en backstage et voir les répétitions. Pendant une demi-heure j’assiste au ballet du créateur, 30 minutes de création pure et intime.

Lanvin, Alber Elbaz, Repetition

Il se lève et s’élance sur le catwalk, prend le sac d’Abbey Lee Kershaw qui le tient à la main, pour lui mettre à l’épaule. Il se rassoit, puis s’élance à nouveau pour prendre un voile et le remettre sur l’épaule d’une autre mannequin. La lumière s’éteint, le régisseur hurle, la lumière se rallume.

Lanvin, Alber Elbaz, Repetition

Alber Elbaz est assis à coté de moi, cherchant la moindre faille dans ses créations, il contemple son tableau vivant. Il s’élance à nouveau, je souris, je suis bien. Je me permets le luxe de partir avant l’arrivée des gens et le début du défilé car je ne veux pas briser ce petit instant de magie auquel je viens d’assister.

Lanvin, Alber Elbaz, Repetition

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Try & cry

novembre 29, 2010

Veste Nicolas Andreas Taralis, james bort,

Deux portraits, celui d’un mannequin habillé par Nicolas Andreas Taralis et de Raphaël Ibanez ancien international français de rugby, pour vous parler d’une petite histoire que j’ai vécue samedi dernier.
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Tommy Hilfiger behind the curtain

novembre 24, 2010

Tommy Hilfiger, james bort

Il est 10 heures du matin, il fait froid et gris, je franchis la porte du magasin Tommy Hilfiger des Champs-Elysées. Quelques jours auparavant on m’a demandé si je souhaitais le rencontrer et le suivre durant la journée qu’il passe en France. Je suis le seul photographe à avoir ce privilège, alors évidemment j’accepte.
On m’accompagne à l’étage où je le découvre en pleine interview avec Suzy Menkes du International Herald Tribune, après elle c’est moi. J’ai peu de temps. Je discute avec le staff pour mettre en place le shooting car je veux faire un portrait de lui au sous-sol, dans un coin que j’ai repéré. L’interview avec Suzy prend fin, je demande à être seul avec lui durant le shooting.

Tommy Hilfiger, james bort, portrait

Cliquez sur l’image ci-dessus pour l’agrandir

Tommy Hilfiger, james bort

Je fais ce second portrait un peu plus tard dans la journée avant que l’on se dirige vers le showrrom non loin de la place de l’Étoile. Je pense à Avedon au moment où je fais cette photo. Je découvrirai plus tard que c’est aussi le photographe préféré de Tommy Hilfiger.

Tommy Hilfiger, Interview, james bort

Quelques images de l’interview que j’ai faite avec lui au showroom de la maison. Nous avons parlé de peinture et de photographie. Ses artistes préférés sont des anciens amis à lui, Andy Warhol, Jean-Michel Basquiat et Keith Harring pour ne citer qu’eux. Des classiques toujours, quand je lui demande quels sont les photographes qu’il affectionne. Helmut Newton, Peter Beard, Harry Benson et évidemment, la maitre absolu, Richard Avedon.
Et pour ce qui est de son couturier favori ? A votre Avis ? Son prénom commence par à K et son nom par un L. Je vous laisse deviner.

Tommy Hilfiger, Store, james bort

Je fais quelques plans et teste la lumière du sous-sol en attendant l’arrivée de Tommy Hilfiger, pour le portait que je veux faire de lui à coté du miroir. Les deux portraits sont les premiers de cet article.

Tommy Hilfiger, Store, james bort

Entre le shooting et l’interview, je promène ma caméra dans le magasin des Champs-Elysées. Ambiance surréaliste entre Brooklyn et le désert du Nevada.
C’est ainsi que je clos cette plongée au cœur de ce personnage emblématique qu’est Tommy Hilfiger.
ATTENTION : Ceci est une petite révolution sur mon site, mais une version anglaise de ce billet est présente ICI !!
Je vous remercie.

Sasha

novembre 23, 2010

Sasha Pivovarova, james bort, portrait, Giambattista Valli

Sasha Pivovarova

Il a été tout dit, tout écrit, tout peint, tout photographié, tout filmé et même tout composé, sur la beauté des femmes. Alors que faire ? Cela fait va faire 30 minutes que j’ai écrit cette phrase et depuis je bloque devant mon écran, ne trouvant aucune réponse. Que faire à part continuer, en sachant que l’on posera toujours les pieds dans les traces de quelqu’un qui nous a précédé. L’amnésie est parfois plus productive que le doute, car elle nous fait oublier la vanité et la fatuité de notre quête.
Mais à tant désirer on oublie d’aimer.
La robe est de Giambattista Valli. Faites un tour sur le site, rien que pour être accueilli par Chet Baker.

Dévastée

novembre 19, 2010

Dévastée

Il est tard, je ne pensais pas mettre de photo en ligne. La journée fut extraordinairement enrichissante, puisque je l’ai passée au côté du créateur Tommy Hilfiger. Je l’ai pris en photo, interviewé et passé du temps auprès de lui. Une icône tellement inaccessible que l’on avait oublié que derrière le nom, se cache un homme.
Il est tard, je suis à la fois vidé et rempli. Après cette journée explosive, je me suis assis, j’ai allumé la radio et regarde quelques une de mes photos en attente. J’ai besoin de calme, d’une sérénité parfois inaccessible, que je retrouve dans ce portrait que j’ai pris le mois dernier. Une tristesse heureuse, une femme enfant, une fragilité troublante et apaisante. Un visage comme un oxymore. C’est peut être ça être artiste, parler du monde tel qu’il est en le montrant tel qu’il parait. Attention donc aux faux-semblants.
Un visage, une lumière qui est celle du jour et un peu de tissu si joliment coupé par Dévastée.
Bonne journée à vous.

Madame Figaro and me !

novembre 12, 2010

Madame Figaro, James Bort, au coeur de la Fashion Week

Madame Figaro, Numéro anniversaire 30 ans, Spéciale Mode

Je viens de sortir de la rédaction du Madame Figaro avec un magazine sous le bras. Pas n’importe quel numéro, le numéro anniversaire spéciale 30 ans de mode. Je l’ai parcouru avec une émotion toute particulière, puisque dedans est présente ma première collaboration avec le magazine.
Madame m’a donné carte blanche pour photographier et commenter la Fashion Week. Quatre pages d’une immersion de 10 jours au cœur des maisons de couture. A travers des photos et des textes, je présente mes balades, mes rencontres avec les créateurs, les backstages et les défilés.

madame figaro, james bort

Page 2

madame figaro, james bort

Page 3

madame figaro, james bort

Page 4

Je mettrai l’intégralité des pages lundi. Mais en attendant, je préfère que vous découvriez mes photos sur papier glacé !
Vous pouvez allez faire un tour sur le site spéciale 3O ans.
Un grand merci à Jean-Sébastien, Lou, William, Charlotte et Béline.

Au coeur de la maison Patek Philippe « Des visages »

novembre 9, 2010

Patek Philippe, atelier, horlogerie, suisse

J’ai lu la semaine dernière, cette phrase de Bertrand Puech, descendant du fondateur d’Hermès, mécontent de la rentrée du groupe LVMH dans le capital de sa maison : « Nous sommes des artisans, notre but est de faire des produits les meilleurs du monde. Nous ne sommes pas dans le luxe, nous sommes dans la qualité. »
Cette phrase est une introduction parfaite pour vous présenter ce reportage que j’ai fait dans ce qui est pour moi, la plus prestigieuse maison d’horlogerie du monde. Je suis donc parti pour Genève et durant 3 jours, Patek Philippe m’a ouvert toutes ses portes, même celles qui renferment les plus beaux trésors et les savoir-faire les plus secrets.

Patek Philippe, atelier, horlogerie, suisse

Ils sont horlogers, bijoutiers, polisseurs, sertisseurs, tous détenteurs d’un savoir-faire qui permet à chacun d’être un rouage fondamental dans la création de ces montres mythiques.
J’ai décidé de vous parler de cette maison à travers trois thèmes qui me tiennent à cœur. Les visages, les mains et les matières. Pour ceux qui me suivent depuis longtemps et qui connaissent les reportages que j’ai faits sur les maisons de couture ou de joaillerie, savent combien je suis attaché aux artisans qui se cachent humblement derrière ces prestigieuses créations.
Je me suis dit que commencer cette aventure avec les portraits de tous ces artisans, avec qui j’ai partagé de très beaux moments, était le plus bel hommage que je pouvais leur rendre.
Merci à eux et à vous.

Patek Philippe, atelier, horlogerie, suisse
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Patek Philippe « Des gestes »

novembre 9, 2010

Patek philippe, horlogere, polissage, sertissage, atelier, suisse

Atelier polissage de bracelet.

Du silence absolu des ateliers d’horlogerie au bruit assourdissant des machines à découper, en passant par le son lancinant des polisseuses, chaque lieu a son atmosphère, son odeur et ses sons. Chaque atelier est un continent qui a son propre langage et ses coutumes si particulières.
J’aime la façon dont les mains et les gestes deviennent l’expression absolue d’un métier, d’un talent. Que ce soit les petites mains dans les ateliers Christian Dior, les joaillers chez Van Cleef & Arpels, ou les apprêteuses chez John Lobb, chaque geste porte en lui une histoire, une force, une énergie qui donnent sens à la création.

Atelier horlogerie.

Je ne présente pas les photos par ordre chronologique, mais au grè des mouvements et des formes. Les étapes se mêlent, horlogerie, polissage, sertissage et de nombreuses autres. Chacune des étapes a sa chorégraphie bien particulière, naissant de l’outil et de la fonction.

Patek philippe, horlogere, polissage, sertissage, atelier, suisse

Le sertissage.

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Patek Philippe « Des lieux et des matières »

novembre 9, 2010

patek philippe, horlogerie, suisse

La spirale du bâtiment principal.

Pour terminer, une série d’images glanée au grès de mes promenades dans la maison. Entre matières et architectures, entre couleurs et noir et blanc, j’ai aimé me perdre dans le temple de la précision.

patek philippe, suisse, horlogerie

Carrures de Nautilus protégées d’un vernis.

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Why ?

novembre 4, 2010

lanvin, james bort, portrait

Un visage évanescent baignant dans une blancheur virginale. J’ai le sentiment que cette fois-ci, c’est elle qui me pose la question. Ce « Pourquoi ? » auquel je n’ai aucune réponse. Chaque photographe a sa propre grammaire et si cette photo devait être un signe de ponctuation parcourant mes phrases, ce serait un point d’interrogation.

Show me who you are

octobre 28, 2010

Jean Paul Gaultier

Jean-Paul Gaultier

Il y a des maitres qu’on essaie de suivre toute sa vie. Ce sont des lanternes qui parcourent le chemin, un peu comme les dalles qui s’illuminent au passage de Michael. Des noms me viennent, Avedon, Edward Hopper, Bach, Brando, Jagger, Brel, Deleuze. Une constellation dans laquelle je plonge et où je pioche chaque jour, chaque fois que je prends une photo.
J’avais un prof au beaux arts, Christian Boltanski, qui me disait toujours qu’il fallait être conscient à la fois de ses origines mais aussi de ses filiations. Mes filiations, je viens de les citer, comme un inventaire à la Prévert.
Et vous, quelles sont vos filiations ?

Moulin Rouge

octobre 27, 2010

Moulin Rouge, backstages, james bort

Je n’étais jamais allé au Moulin Rouge auparavant, l’idée même ne m’avait jamais effleuré. Les images d’un Paris fantasmé où se côtoient la Goulue, Toulouse-Lautrec ou Sarah Bernhardt ayant laissé place aux cars de touristes s’empilant tels des caddies devant le moulin.
Mais il faut toujours donner sa chance à l’imaginaire. Quand on m’a fait rentrer dans le Moulin Rouge, que j’ai longé les couloirs étroits et que je me suis retrouvé immergé dans l’effervescence, la chaleur et la sensualité des coulisses, mon regard a changé. Qu’importe ce qui se passe en salle, tout se joue ici, les danseuses et les danseurs, les habilleurs, les techniciens, ça bouge, ça chante, ça hurle, ça vie !

coulisses, Moulin Rouge, backstages

Voici donc quelques images de mon immersion et ma rencontre avec Celina. Vous pouvez retrouver d’autres photos ainsi que l’interview de Monia pour Puretrend, ici !
Merci à tous.

Moulin Rouge

Moulin Rouge, backstages, coulisses

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Supplément d’âme

octobre 22, 2010

lindsay wixson, alexander mc queen, james bort

Après avoir passé ma journée d’hier sur un drôle de tournage où je devais être (hélas) devant la camera, j’ai fini ma soirée perdu dans les coulisses du Moulin Rouge pour un reportage photos. Petit je m’amusais à recopier les affiches de Toulouse-Lautrec, alors imaginez le plaisir que j’ai eu à me promener en backstage et faire des photos. Je vous montre ça très bientôt.
Avant cela, voici un autre portrait de Lindsey qui fait suite au billet précédent. Un autre visage presque, des cheveux tressés, tissés, le regard même est différent, l’âme seule est là, identique et fragile.
Merci à tous et bon week-end !

Poupée de marbre

octobre 19, 2010

lindsey wixson, alexander mc queen, james bort

Après m’être plongé dans l’Après-midi d’un faune de Nijinski, suite aux commentaires sur mon article précèdent, me voici maintenant navigant entre statuaire et peinture. J’ai toujours été fasciné par l’œuvre de Rodin et dans ce portrait, Lindsey me fait songer à son sublime Balzac. Navire naufragé, perdu dans une tempête céleste, comme les bateaux de Turner éblouis par leurs propres canons.
J’ai fait ce portrait de Lindsey Wixson chez John Galliano. Lindsey est l’un des mannequins qui actuellement me touche le plus, je lui ai dit, elle n’a pas rougi.

Ô temps ! suspends ton vol

octobre 17, 2010

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Une phrase de Lamartine qui ramène à ma mémoire les longues heures de classe passées à regarder par la fenêtre. Quand on a 10 ans tous ces mots paraissent idiots et ennuyeux. Puis des années plus tard, on relit ces mêmes poèmes, le sens jaillit par miracle et vient éclairer certaines de nos obscures pensées.
« Ô temps ! suspends ton vol », cette courte phrase arrachée au poème, m’est venu en fixant ce visage qui me fixe à son tour et n’arrête pas de me troubler. Tous ces visages qui sont autant de remparts qui me protègent et me rassurent.
Puis quelqu’un a fait un commentaire en voyant ce portrait : « On dirait qu’il y a deux personnes sur cette photo. » J’ai aimé cette remarque et c’est pour cela que je la partage avec vous. Vos regards me permettront peut-être de mieux comprendre ce qui me trouble dans ce visage.

Caryatide

octobre 14, 2010

anna Cleveland, zac posen, james bort, visage, portrait

Quand j’ai fait ce portrait d’Anna Cleveland chez Zac Posen, l’image du visage de Modigliani m’a traversé l’esprit. Puis se sont figés en moi non pas ses fameux portraits peints aux teintes ocres et à la tragique mélancolie, mais ses sculptures et notamment l’une d’elles qui fut mise en vente il y a peu de temps chez Christie’s, La Tête de caryatide.
« Le beau est toujours bizarre. (…) Je dis qu’il contient toujours un peu de bizarrerie, de bizarrerie non voulue, inconsciente, et que c’est cette bizarrerie qui le fait être particulièrement le Beau. » disait Baudelaire. Cette phrase je l’entends depuis que je suis tout enfant, mais je pense que je commence à peine à véritablement la comprendre.
Bonne journée à vous et merci.

Lumières

octobre 12, 2010

Issey Miyake, james bort

Parfois l’extrême beauté se suffit à elle même. Plus besoin d’expliquer un concept, de raconter une histoire, d’ajouter des degrés de compréhension, la beauté comme une évidence indépassable. Je ne suis touché par aucune forme de mysticisme, mais parfois un simple visage va au delà et même transcende toute autre représentation, aussi brillante soit-elle. A la façon des icônes orthodoxes que j’accrochais en hauteur dans ma chambre d’étudiant, j’aime parfois que ce soit l’image qui vienne à moi et non pas l’inverse.

Issey Miyake, james bort

Melencolia

octobre 11, 2010

john galliano, backstage, james-bort

En faisant ce portrait dans les backstages du défilé Galliano, il m’est venu l’image de cette gravure de Dürer qui s’intitule Melencolia. Certains voient dans cette œuvre un autoportrait symbolique de Dürer. J’aime assez l’idée que toutes les créations qu’un artiste peut faire, ne sont finalement jamais rien d’autre que des autoportraits. Sur la photo, la main qui tient le pinceau semble être celle de l’artiste qui vient effleurer la surface de son tableau.
Bonne semaine à tous.

Maxime Simoëns

octobre 7, 2010

Maxime Simoens

Un portrait du jeune créateur Maxime Simoëns, que j’ai fait le mois dernier non loin du Jardin des Tuileries. Je l’ai rencontré et j’ai découvert son travail pour la première fois l’année passée au festival de Hyères et depuis je ne cesse de le suivre de près. Plus que précoce, il a déjà travaillé chez Jean-Paul Gaultier à l’accessoire, chez Dior à la broderie et chez Balenciaga avec Nicolas Ghesquière. Un beau parcours, mais son avenir semble encore plus radieux.
Bonne soirée à vous !

Kenzo just for me

octobre 6, 2010

kenzo, backstages, james bort, fashion week, paris

Le front row m’a toujours profondément ennuyé. C’est au contact de la matière, de ceux qui travaillent, de celles qui portent les créations, les mannequins, qui rient, hurlent et pleurent, que je m’épanouis. Tout à l’heure, je me suis perdu physiquement et mentalement dans le backstage de Kenzo. J’étais malade de fatigue, il était tard, ma tête tournait et je me suis retrouvé au milieu de ces silhouettes irréelles. Les matières, les couleurs, les filles, la chaleur, je tombais à l’arrêt tout en continuant de photographier. Je me sentais happé par un roman, par un film, par le songe d’un cavalier Mongol. Je ne sais pas si c’est la fièvre, mais je crois bien que j’ai rêvé ces photos.

Kenzo

Comme je le disais tout à l’heure sur mon fil Twitter, l’anecdote sans intérêt du jour c’est que Loïc Prigent m’appelle dorénavant Moïse depuis que je l’ai fait rentrer chez Gaultier alors qu’il était refoulé par un vigile un peu rigide.
Ce billet a été rédigé sous l’influence d’une fièvre très perfide, je vous demande donc d’être indulgent !
Bonne journée à tous.

kenzo, backstages, james bort, fashion week, paris

kenzo, backstages, james bort, fashion week, paris