Paris, 8h du matin, le ciel est gris et la rue calme, je suis allongé sur mon canapé et regarde la table basse sur laquelle sont entassées les invitations et accréditations pour la Fashion Week. Pour prolonger la torpeur du sommeil, j’écoute la douce et fébrile voix de Chet Baker. Il commence à pleuvoir et Let’s get lost prend fin.
Une explosion de flashs me sort de mes rêveries à la vitesse d’1/60ème de seconde. Je suis au défilé Balenciaga.
« Uncross your legs, PLEASE ! » ! Hurle en cœur l’assemblée de photographes qui ne voudrait pas qu’une paire de Louboutin vienne malencontreusement rentrer dans le cadre. Les cartons d’invitations servent d’éventails et le front row ressemble à un champ de papillons.
Je quitte le Palais de Tokyo et rejoins l’hôtel Westin à coté de la place Vendôme pour le défilé de Zac Posen. J’entre dans les backstages et le découvre en grande conversation avec Anna Wintour.
Le défilé va commencer dans quelques minutes, toutes les filles sont en ligne, les habilleuses finissent de poser les derniers accessoires. Les coiffeurs et maquilleurs ont fini leur travail et se reposent, exténués. La musique est lancée, plus que quelques secondes. Un des mannequins montre une bande de tissu qui se détache de sa robe, Zac Posen, costume de velours pourpre et chemise rose pâle, se jette à genoux glissant sur près d’un mètre, brandit une paire de ciseaux et plonge ses mains sous la robe, donne quelques coup de ciseaux et se relève victorieux tandis que le mannequin s’élance sur le catwalk.