La fashion week de l’homme a pris fin hier, je me retrouve à trier les photos. Je quitte la foule et la chaleur pour le silence de mon bureau. Je revis chacun des instants, faisant face à des dizaines de portraits dont la plupart ne sortira pas de mes dossiers. De manière générale je fais peu de photos, je regarde, écoute, me promène, m’assoie et contemple la grande fourmilière prendre vie.
En ce qui concerne les portraits, j’essaie toujours d’anticiper le moment idéal, je ne cherche pas à le provoquer ou à le faire revivre. Même si le garçon ci-dessus était très joyeux, riant avant et après la photo, l’instant saisi et l’image qui en résulte représentent ma vision de lui, mélancolique, presque triste. Qu’importe la réalité, l’important est de la transcender. C’est ce qui me plait dans la photo, le faux-semblant, le mensonge consenti.
Quelques minutes avant le début du défilé, Gaspard Yurkievich s’amuse avec l’objectif, posant devant le trombinoscope.
8 Comments
Trés jolie série…Un portrait c’est toujours un auto portrait, n’est-ce pas? On y met beaucoup de soi, de son humeur du moment, et en même temps le sujet s’y exprime aussi, à s
excuse moi…suite: à sa façon. C’est ce qui est émouvant je trouve: cette rencontre furtive de 2 univers, en une image forcément mensongére et pourtant porteuse de vérité à savourer en laissant le charme opérer 🙂
Biz
SL – Après tout, le mensonge n’est que la vérité déformée. Tout est donc question de compréhension, il s’agit uniquement d’avoir la bonne grille de lecture. « Un portrait c’est toujours un auto portrait » ? Je ne peux que confirmer. Merci beaucoup et bonne journée à toi.
Le souvenir. Ne me demandez pas pourquoi ce mot s’installe à ce point pour moi, sur vos photos d’aujourd’hui. Pas le recueil -visage contre soi, les paupières baissées, le souvenir. Très émouvant l’appui sur le déclencheur à cet instant. Le retour de Yurkievic -déjà ailleurs, sur l’avenir d’autres propositions textiles et masculines, sa collection actuelle en arrière-plan, qu’il ne voit déjà plus et qu’il a profondément aimé. Ce qui est amusant, quand vous dites ‘C’est ce qui me plait dans la photo, le faux-semblant, le mensonge consenti’ j’éprouve tout le contraire au résultat. Ou alors, nous le sommes vraiment : faux, semblant, menteur et consentant. J’adore. Auriez-vous trouvé le moyen ? Bonne journée James.
Beaucoup de tendresse pour la première photo.
Golden boys. It’s allways amazing to me, how light changes the perspectives of objects/people, no matter how many times I see it.
The portrait of Yurkievic before the show – this is how I’ve titled your last photo – the restless mind behind the expression of content stillness. The expression in his eyes betrays the smiling face. What was going on in is mind at that point, I wonder… What images, ideas, fears, last minute visions, the « what ifs »…
The game of show and hide, don’t we all play it? But if we watch closer, maybe we can pass the lies, the make believe – but do we want to?
Les photos semblent de plus en plus belles.
c’est la quatrième photo qui est ma préférée, un sourire est toujours un message d’amour pour moi!Le choix du noir est blanc, écrin mélancolique soustrait le temps présent pour évoquer le passé, le souvenir.
De ces contrastes s’émeut mon regard.
Merci pour ce partage.