Il m’arrive de faire des photos qui coûtent cher, qui nécessitent un temps important de préparation, une équipe, du matériel et de la retouche. Tout ceci étant nécessaire pour se rapprocher au plus près de l’image que l’on a en tête et ainsi éviter toute « surprise ». Et puis, il y a des images spontanées, prises par hasard, maladroitement et qui nous surprennent.
La photo ci-dessus est brute, prise avec mon Iphone avant-hier à l’Opéra Garnier lors de la représentation d’un ballet de Mats Ek. La veille, je venais de parcourir pour la centième fois un livre sur la peinture de Hopper. En regardant la photo que je venais de prendre, j’ai aimé retrouver les émotions qui m’animaient en parcourant le livre. Quelques secondes plus tard, la femme sur la droite avec le chignon et un manteau beige se levait pour aller danser sur scène. C’était une danseuse étoile que j’ai prise pour une spectatrice. La peinture est un mensonge consenti.
10 Comments
Bonjour,
Un belle article 😉
Ce texte et cette photo me rappelle une pièce de théâtre d’ adolescents qui travaillaient eux aussi avec le public.
Bonne continuation
bonjour james, avec cette photo tu transportes mon imaginaire: on peut se raconter différentes histoires: qui est-elle? va-t-elle se retourner? je pense aussi a une atmosphère à la hitchcock, un mystère planant…la lumière sur son épaule…ça y est, je suis partie a me raconter une histoire… merci de nous faire partager ses petits instants qui peuvent dire tellement
Anne B – Plein de souvenirs qui se bousculent pour moi aussi.
julie – C’est ce que j’aime dans la peinture de Hopper, il ne s’y passe rien et pourtant tout se bouscule et s’entre-choc. Ca bouge, ça vibre comme plus tard, dans les toile de Rothko.
C’est ce jaune qui me fascine, depuis qu’il est apparu sur mon fil FB, je ne cesse d’y retourner.
ouaip ! tu as touché au magique, là. C’est un moment de grâce, tu étais aligné avec quelque chose. C’est de l’art.
Comme je te le disais une place de choix ! il se dégage des toiles de Hooper, tout comme des photos de Crewdson une étrange tranquilité, une inactivité obsédante, cet instant T avant que tout bascule, ta photo sur le vif exprime en elle tout cet univers…
Maldoror – Cela me fait penser à Proust et son obsession pour le petit pan de mur jaune qu’il a vu sur une toile de Vermeer.
Merci beaucoup pour votre message.
nicolas – Très belle référence que celle de Crewdson dans la digne continuité de Hopper et un peu de Lynch aussi. Merci Nicolas !
très beau.ce coté très Hopper s’amplifie une fois que l’on sait qu’elle se lèvera.
Découvert votre travail récemment, très ému par ce cliché, j’ai toujours été touché par ces portraits tout en délicatesse.
http://leclownlyrique.wordpress.com/2010/09/07/par-dessus-lepaule/
sophie – Il ne se passe rien dans l’image et cela laisse place à l’imagination. L’avant et l’après importe finalement plus que ce qui est donné à voir.
mohamed – Merci beaucoup, je connais bien votre site et l’ai déjà conseillé à des amis. J’ai vu que vous vous en absentiez, c’est dommage.
Very nice pict… don’t look like taken with a mobile!
Diary of a fashion stylist_
http://valentineavoh.blogspot.com/