Il y a l’éducation aux goûts, aux aliments, l’éducation aux sports, à l’art et bien d’autres domaines encore. Mais j’ai remarqué que dès que l’on parle du rapport entre la mode vestimentaire et les enfants, tout de suite, le sujet devient sensible. L’argument principale est qu’un enfant ne doit pas être une copie modèle réduit d’un adulte, que les vêtements ne doivent pas être une barrière aux jeux et à la liberté de mouvement. Je conviens évidement de tout cela. Le premier argument qui m’est venu à l’esprit et qu’il vaut peut être mieux trop d’attention, que pas assez, qu’un enfant entouré d’attention s’épanouira beaucoup mieux qu’un enfant quelque peu délaissé. Soit, je n’invente rien et j’enfonce des portes ouvertes. Le second, m’est venu après m’être plongé dans l’œuvre de Michel Onfray ainsi que du travail qu’il met en place avec son Université populaire de Caen et l’Université Populaire du Goût à Argentan. L’éducation à la mode est, je pense, du même ressort que les autres champs, tel que le goût, par exemple. D’abord montrer, discuter, échanger mais ne jamais imposer. Visiter un musée, puis rentrer à la maison, dessiner et lire, ou se promener en ville, regarder des vêtements, en acheter ou pas, tout cela est pour ma part du même ressort et même si l’un s’inscrit plus dans un domaine économique et marchand que l’autre.
Précision : ceci est un billet d’humeur et j’ai bien conscience que le traitement que je fais de cette question n’est pas exhaustif et que de nombreux autres paramètres pourraient être soulevés.
18 Comments
C’est sûr qu’un tel travail d’éducation permettrait d’aller au-delà des déterminismes sociaux . . . notamment en « territoire nanti » : J’ai en tête les « suppléments enfants » de Vogue Paris : des tableaux franchement surréalistes, où les pubs sont des copiés/collés des lignes adultes et où le style ne refète que l’arrogance de caste des « futurs Dominants » (et je caricature à peine) !!!
Vaste sujet en effet… Moi, je découpais au cutter, les pages de La Redoute où il y avait des pyjamas Batman afin d’éviter à mes enfants tout contact avec un monde hostile… Chacun sa méthode… J’ai lu plein de trucs sur Onfray, il faudrait que je le lise , tiens..
Antoine – Tu soulèves là une question importante et si j’ai cité Onfray, c’est justement parce qu’il travaille à populariser, sans vulgariser, les champs de la philosophie et du goût. C’est à dire, faire monter ces champs aux personnes qui d’habitude, n’y ont pas accès.
isabelle – Alors là oui, je t’invite à lire Onfray. Pour ce qui est du combat entre Batman et La Redoute, c’est assez original, je ne m’étais jamais méfié de cet ouvrage. 🙂
Ton billet d’humeur est rempli de bon sens, j’adhère complétement, même si le sujet est vaste et prête à discussion.
Et sublime photo d’illustration, quelle belle lumière !
J’ai une fille de 9 ans. Ca me fait plaisir de l’habiller avec du goût et du style. J’achète le Vogue avec le supplement Enfant. C’est souvent joli, ça donne des idées, c’est pratique ça m’évite de faire le tour des 20 boutiques avant de trouver La Robe. Je ne comprends pas le rapport entre le Vogue enfant et « les futurs Dominants »! Une robe Chloé pour enfant est d’un goût irréprochable, élégante et romantique, de bonne qualité, très confortable, je ne vois aucun rapport avec la domination.
L’édication « stylistique » est aussi importante que le reste. Nous vivons dans le monde ou l’image est encore très importante. Je préfère préparer ma fille, ça lui évitera des problèmes plus tard et elle pourra se concentrer sur autre chose que sur « Qu’est ce que je mets pour mon entretien d’embauche? » etc.
Désolée pour les fautes, le français n’est pas ma langue maternelle…
Très jolie photo!
The reason for which I am one fashion addicted is my mother. She taught me to love the mode, the aesthetic, and to designing day after day my own outfits
Je ne commente pas ce que tu as dit…je suis plutôt d’accord mais le problème c’est que au quotidien il y a plus de lolitas déjà à 7 ans que de petites filles bien habillées. Je pense que la différence est là véritablement. On confond souvent bon goût et mode dernier cri.
lafilladavril – Merci beaucoup, j’essaie juste de poser les bases d’une discussion. La lumière est jolie en effet, c’était par un petit matin d’hiver comme je les aime.
Adelina – Je laisserais volontiers Antoine répondre et développer s’il le désir.
Pour la seconde partie de ton commentaire, je suis entièrement d’accord avec toi, mais tout est question, et c’est ce qui est le plus compliqué dans l’éducation d’un enfant, de mesure. Comme je l’écris dans le billet, « l’éducation stylistique » est une nécessité, comme l’est celle de l’art ou du goût.
raquel gratis total – This is the same for me ! And probably for the whole of us. Thx dad, thx mum ! 🙂
louison – C’est parfaitement vrai ce que tu dis et c’est la raison pour laquelle il faut éduquer, autant les parents que les enfants. Il en va de même pour la musique, pour l’art, le cinéma, etc.
ps: Adelina, En fait je faisais plus référence à ce que sous-tend le mimétisme mode enfant/adulte : Une forme de Domination (même si le terme est peut être trop « racoleur ») dans un sens symbolique, dans la mesure où ces vêtements tendance Prêt à Porter de Luxe participent de la reproduction de certains codes sociaux (flagrante en version « total look », je crois qu’en fait tout est une question de dosage) . . .
Après c’est sûr que l’éventail des choix semble plus ouvert que jamais en matière de mode enfant, et que beaucoup de ces créations témoignent d’un grand raffinement . . .
La voix de l’élégance est douce. L’ostentation, le copié-colé de la mode adulte, les enfants (et les femmes) sandwichs, qui se transforment en publicités ambulantes des marques soi-disant de luxe ( souvent il n’y a que les prix qui sont luxueux chez ces marques) n’ont rien à voir avec l’élégance. J’essaie d’apprendre à ma fille comment composer des belles harmonies de couleurs, apprécier des belles matière, la finesse du travail. Ce n’est pas gagné! 😆
Bonsoir, je découvre ton espace plein de lumière et d’humanité, de mouvements et d’instants de vie. Je ne te connais pas, mais je suis séduite par tes clichés qui m’inspirent tellement de fraicheur ! tous ces gens, ces chemins, leurs pas… J’ai remonté un peu le temps de ton univers et j’ai souvent été attirée par ces visions que tu portes autour de toi. Ici ce texte de l’enfance et le mimetisme sur la vie d’adulte, je l’adhère mais il diffère quand même selon l’intention que porte l’enfant à mîmer et celui du parents à l’inviter. Il peut être parfois, une déclaration d’amour à l’autre ou un appel au secours. A nous de savoir où se situe la limite. Bref… je faisais avant tout un commentaire global, juste pour te soumettre mon admiration. Bonne soirée.
la Mode… se demode…l’éducation..non..;-}
I wish I spoke fluent French. Your work is absolutely beautiful. I’ve written a post on my blog inspired by your work. I have given full credit to you for your wonderful photos.
I hope you will enjoy.
J’ai trouve ton travail a « life in a venti cup ». Fabulous images. Je les adore! I’m looking forward to my visit to Paris next month…Paris me manque. A tout!
L’éducation des sensations nous fait glisser lentement de l’être au paraître.
Antoine – Merci d’avoir répondu à Adelina et merci de nous faire partager tes réflexions.
Adelina – Merci d’avoir répondu à Anoine ! 🙂
Peggy M – Premièrement merci beaucoup pour tes compliments, merci milles fois. Deuxièmement, je suis d’accord avec toi, tout est affaire de nuance et de subtilité en ce qui concerne l’éducation d’un enfant. Rarement un geste, n’a qu’une seule signification.
julie – Parfaitement dit !
franki durbin – Thank you very much for your comment and for the good choice of the pictures on your site 😉
Chessa – Thank youuu ! See you soon in Paris.
Axel Nader – L’éducation des sensations permet d’accéder au pur plaisir d’exister. Si le « paraitre » c’est le corps, le plaisir, le gout, le désir, alors oui, l’éducation doit mener à cela.
la mode surtout quand on aime cela est sans nul doute une partie, une infime partie, mais tout de même, de l’éducation que l’on transmet, avec ces excès et ces faiblesses, comme le reste…ma fille en écrirait 10 pages;) si on lui laissait la parole à ce sujet, sur ma phobie de l’accord des couleurs, sur l’élément qui fait toute la différence, sur l’élégance, sur le vetement comme un langage, sur le vetement comme une indication sur ce que l’on va faire, ou comment on se sent, sur paraitre malgré l’intérieur en dérive;)….j’en passe et des meilleures, sur le plaisir de vêtir son enfant…
ps: je note le nom de l’auteur que tu cites merci